Des musiciens tout frais sortis de l'école et rassemblés autour de François Gallix, Eric Prost et Laurent Sarrien, désolés qu'il ne se passe rien à Lyon en matière de jazz ont l'idée de créer un lieu de répétitions, et pourquoi pas, de concerts dans deux caves de la rue Rambuteau appartenant au père de François, Dominique. Les jeunes manient la truelle et le marteau, ils avancent des sous et les familles Bonneton, Prost, Gallix ne comptent pas leurs heures tout comme Gérald, Momo et d'autres.
En 1995, deux caves sont nées, une pour la musique, l'autre pour le bar et le 17 février les premières notes résonnent avec le pianiste Alain Jean-Marie en invité. Un grand moment et deux soirées mémorables pour le Collectif qui s'est investi dans cette création. Neuf gars se lancent sur les traces de John Coltrane, Thélonious Monk, Art Blakey, Charlie Mingus et autres bopers de renom.
Le MU des débuts comprenait François Gallix et Clovis Nicolas, contrebasse, Eric Prost, David Sauzay et Gaël Horellou, sax, Philippe Garcia et Laurent Sarrien, batterie, Laurent Courthaliac, piano et Jean-Loup Bonneton, guitare. L'aventure est exaltante, François et Eric s'en souviennent avec nostalgie... "Nous jouions tous les neuf à n'en plus finir, on vivait au club, on y mangeait, dormait et tout cela ne nous rapportait pas un rond !".
Les repas, les soirs de concerts notamment, étaient préparés par Dédée Gallix et Raymonde Bonneton.
Mais l'effort pour une musique toujours meilleure paye et le 13 juillet MU enlève le premier prix au concours international du festival de Vienne dans la catégorie espoir. Le manager Philippe Thévenet est ravi. On commence à parler du collectif et le prix gagné permet d'acheter un piano quart de queue pour le club.
L'aventure continue en 1996 à raison de deux concerts par semaine les vendredi et samedi. Les musiciens jouent bénévolement, seuls les invités sont payés et le public est au rendez-vous.
Le 19 mars on vit un grand moment avec le concert du sax américain Thomas Chapin. On enregistre le premier CD du collectif "Live au Crescent" puis Clovis Nicolas décide de partir vers d'autres cieux, Fabien Marcoz le remplace. En juin se déroule le mois du nonnette où l'on joue plusieurs soirs à guichets fermés.
En juin, Laurent Courthaliac monte s'installer à Paris, il est remplacé par Manu Borghi. Le 16 juin MU participe au concours national de jazz de La Défense à Paris où il décroche le premier prix. Jean-Loup Bonneton obtient le premier prix de composition.
...et l'histoire du Crescent est bien loin d'être terminée !