C’est en avril 1987 que résonnent les premiers accords des Rencontres internationales de Jazz de Nevers (aujourd’hui D’Jazz Nevers Festival). Une dizaine de concerts exclusivement organisés à la Maison de la Culture de Nevers affichent déjà la tonalité d’un festival porté avant tout par l’instinct de la découverte d’une musique en constante mutation sans pour autant renier les grandes figures qui, outre-Atlantique, écrivirent les chapitres de l’histoire du jazz. Ce choix de libellé marquait déjà une certaine singularité dans la démarche : le refus d’un « festival catalogue » comme une succession de concerts sans cohérence et la volonté de privilégier échanges et rencontres entre les musiciens et avec le public.
Autre singularité et spécificité, la scène jazz et musique improvisée actuelle en France et plus largement en Europe, qui avec le temps deviendra une signature.
Dès 1988 le festival s’autonomise avec la création de l’association D’Jazz Nevers, fait le choix d’une autre période à l’automne (début novembre), et propose une programmation navigant entre la Maison de la Culture et le Théâtre municipal, qui très vite en deviendra un lieu essentiel.
Le festival, militant, et « porté » par des professionnels « bénévoles », dont Roger Fontanel qui en assure la présidence, la direction artistique et générale, s’étoffe et devient une réelle composante dans le paysage hexagonal de la diffusion de ces musiques.
Dans la dynamique de la création à Nevers du Centre régional du jazz en Bourgogne en 2000, la professionnalisation de l’équipe se poursuit.
De simple festival de cinq jours à raison de deux concerts par jour, le projet a évolué assez rapidement en proposant davantage de concerts sur une période plus longue et en investissant la ville, à travers différents lieux (Auditorium Jean Jaurès, Pac des Ouches, Café Charbon) qui aujourd’hui ont leur propre identité durant la manifestation.
En 1995 le projet évolue sensiblement et prend tout son sens avec la création d’une saison à Nevers et dans la Nièvre (Saison D’Jazz Nevers Nièvre) proposant une diffusion régulière et permettant également le développement d’actions culturelles et d’éducation artistique sur l’ensemble du territoire. Cette évolution répond aux attentes des partenaires publics qui formalisent ce soutien dans une convention pluriannuelle d’objectifs, depuis régulièrement renouvelée après des évaluations positives du travail accompli.
La création d’un club mécènes en 2007 formalise des partenariats déjà anciens avec des entreprises de Nevers et de la Nièvre et impulse une nouvelle dynamique auprès du tissu économique qui s’approprie davantage le festival.
En 2010 le festival investit totalement la Maison de la Culture suite à la fermeture du Théâtre municipal.
Un retour aux sources ? Un nouveau départ ? Repéré comme lieu emblématique du festival, l’écrin d’aventures musicales et artistiques inouïes pour un public ravi et comblé, le Théâtre a naturellement fait l’objet d’une véritable identification à la manifestation. Et pourtant, un nouveau palier, ambitieux, est franchi à l’occasion du recentrage du festival sur la Maison de la Culture. Avec cette nouvelle dimension, le festival peut désormais proposer, grâce à des espaces plus adaptés, toute une série de rencontres avec le public et les artistes autour des concerts et spectacles. Le confort du public s’en trouve aussi amélioré, et la lisibilité du festival accrue. Le changement de nom pour D’Jazz Nevers Festival va aussi dans ce sens, celui d’une dynamique renouvelée.
En 2012, D’Jazz Nevers relève un nouveau défi : la création d’un jazz-club (le Jazz-Club des Palais) en partenariat avec la ville de Cosne-Cours-sur-Loire, avec qui la collaboration était déjà fructueuse dans le cadre de la saison. C’est donc le nouveau pari d’une diffusion régulière, accompagnée d’actions culturelles, qui vise l’ambition d’un lieu pérenne et inédit pour cette musique dans la Nièvre.
Quant à l’avenir, c’est la perspective d’un « lieu de fabrique » et de diffusion à Nevers mutualisé avec d’autres acteurs culturels du territoire qui anime D’Jazz, quitter l’itinérance pour un lieu de rendez-vous avec son public, chaque année de plus en plus nombreux.